- quiller
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quillerv. tr. Percher, déposer en hauteur.|| v. Pron. Le chat s'est quillé dans l'arbre pour épier les oiseaux.⇒QUILLER, verbeRareA. — Empl. intrans., vx. ,,Lancer une quille le plus près possible de la boule, pour savoir qui jouera le premier`` (DG).B. — Empl. trans.1. Arg. Arranger (les cartes) pour tricher. Le Colonel s'était fait dessouder rue Véron parce qu'on s'était rendu compte qu'il quillait les as (LE BRETON 1960).2. Pop., vieillia) ,,Jeter des pierres, des quilles ou des bâtons dans les jambes de quelqu'un, ou, simplement, viser un objet et chercher à l'atteindre avec quelque projectile que ce soit`` (LITTRÉ).b) Loc. exclam. (Que) l'aze me quille! Que le diable m'emporte. Autant qu'on peut juger de tout ceci, ma foi, Tous ces gens-là m'ont l'air d'avoir on ne sait quoi. Je ne devine rien de plus, l'aze me quille! (HUGO, Roi s'amuse, 1832, p. 455). V. aze ex.C. — Empl. pronom., pop., région. (sud de la Loire)1. Vieilli. Se mettre debout, se redresser. Tandis qu'il l'en chatouillait gauchement, elle closit l'œil et devint si blême que je la crus morte. Elle l'était si peu, la grivoise, que soudain, se quillant, elle saisit entre ses bras la tête du galant auquel elle enfonça censément de la braise dans les yeux (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 319).2. Se percher, se nicher, se jucher. Les ruines ne sont plus que monceaux de pierres écroulées. Là se quillent quelques genièvres pointus répandant au soleil une excellente odeur (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 118).— Empl. passif. Le premier appartement, il était quillé en haut du Grand Pavois, au dix-septième étage, sur l'avenue du Prado (N. CIRAVÉGNA, Chichois de la rue des Mauvestis, 1979, p. 68).Prononc. et Orth.:[kije], (il) quille [kij]. Homon. de (il) quille: quille2. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1330 intrans. « jouer aux quilles » (GUILLAUMME DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie humaine, 11843 ds T.-L.); b) 1694 « jeter une quille le plus près possible de la boule, pour savoir quels joueurs seront ensemble ou celui qui jouera le premier » (Ac.); 2. a) 1823 « redresser les quilles renversées » (BOISTE); b) 1899 trans. « abandonner » (d'apr. ESN.); 3. 1845 trans. « viser (une personne, un objet) avec un projectile » (BESCH.). B. 1. 1879 se quiller « se mettre debout, se redresser » (CLADEL, loc. cit.); 2. 1922 « se percher, se jucher » (POURRAT, loc. cit.); 1931 quillé « juché » (PAGNOL, Marius, IV, 1, p. 205). A dér. de quille1; dés. -er. B empr. au prov. se quilla « se jucher » (dep. 1723, S. A. PELLAS, Dict. prov. et fr. d'apr. FEW t. 16, p. 306a; cf. aussi se quilleter « se planter, se tenir debout comme une quille », Trév. 1732, se quiller « id. », Trév. Suppl. 1752). Bbg. QUEM. DDL t. 7, 13.quiller [kije] v. intr.ÉTYM. 1694; « jouer aux quilles », 1330; de 1. quille.❖♦ Au jeu de quilles.1 Lancer une quille en cherchant à la placer le plus près possible de la boule pour savoir qui jouera le premier ou quels joueurs seront associés dans une même équipe au cours de la partie. ⇒ Abuter.2 Remettre debout les quilles abattues.——————se quiller v. pron.1 (1752). Vx. Se tenir debout comme une quille.2 Mod. (Semble peu usité à Paris et dans la région parisienne, assez fréquent dans les autres régions de France). Se placer (dans un endroit sûr, abrité, d'où l'on ne peut être délogé que difficilement). || Je m'étais quillé dans l'encoignure pour le guetter.❖HOM. Quillier.
Encyclopédie Universelle. 2012.